CIO as a Service : l’atout « transformation digitale » des comités de direction

22 Mar,2021 | IT consulting

Le « As a Service » est un concept qui se décline couramment aujourd’hui pour les infrastructures « IaaS » et les logiciels « SaaS ». Il en existe une autre forme qui a pris de l’importance ces dernières années dans les PME: le « CIO as a Service ». Pourquoi cette tendance ? Quelles sont les responsabilités pouvant être confiées à un CIO as a Service ? Quel est le profil idéal ?

Entretien avec Marc Chikhani (Directeur) et Marie-Cathy Carime (membre du Conseil d’Administration-Finance et Technologies) sur ces prestations de service d’un nouveau genre qui répondent aux challenges des dirigeants d’entreprise.

 

CIO as a Service : pourquoi ?

Les entreprises de 200 à 300 personnes doivent aujourd’hui résoudre des challenges IT de toutes sortes : comment digitaliser les processus métiers ? Comment bénéficier des dernières innovations ? Celles-ci sont-elles pertinentes pour le développement ? Que faire pour se protéger face aux risques de cyber sécurité́ ?… « Chacun de ces sujets fait appel à des expertises et des expériences très différentes qu’une infime majorité d’entreprises sont en mesure d’internaliser, quelle que soit leur taille. Même pour les plus grosses entreprises qui ont les moyens de staffer leurs équipes, disposer en interne du bon collaborateur, correctement formé, est un challenge permanent », précise Marie-Cathy.

Et Marc de compléter : « y compris pour les plus grandes entreprises qui disposent d’une direction informatique bien structurée, il n’est pas possible de faire face à 100% des besoins. Il est assez courant que l’équipe informatique ait besoin de faire coexister des applications d’ancienne génération avec des solutions plus récentes, puis de les faire évoluer et plus tard assurer des migrations. Comment avoir le bon niveau d’expertise au bon moment ? Quelles solutions choisir ?… Ce sont des enjeux complexes à résoudre ».

Pour une PME, la transition vers le Cloud ne se limite pas à sélectionner quelques briques technologiques et additionner des coûts. Il faut bien souvent mettre en place une solution hybride alliant Cloud privé et public, ainsi qu’une infrastructure « on premise ». Des décisions qui nécessitent la prise en compte d’une dizaine d’applications minimum : une étude d’impact, une analyse des coûts, la réponse aux enjeux de sécurité, l’évolutivité, bref la capacité à définir et mettre en œuvre une roadmap complète sur plusieurs années.

Dans un contexte de digitalisation à marche forcée, une opération de fusion-acquisition ou de réorganisation requiert des décisions très structurantes en matière de système d’information : quelles synergies ? Comment faire des économies ? Comment éviter le fonctionnement en silos ou éviter les doublons ? Besoin de designer une nouvelle solution ? La réponse à toutes ces questions nécessite une grande expérience, une prise de recul et un regard extérieur, tout en étant très impliqué. C’est là que le rôle de CIO as a Service peut prendre tout son sens.

 

Le CIO as a service : plus qu’un « super consultant »

« Le CIO as a Service, au fil de ses missions, devra avoir la capacité à faire bénéficier chaque client de ses différents retours d’expérience. Il doit avoir des compétences managériales et, surtout, un leadership suffisant pour faire prendre des décisions impliquant des réorganisations d’équipes, des décisions d’investissement, des repositionnements de rôles », précise Marc.

La capacité à intégrer la dimension financière dans toute sa complexité est également une composante importante du rôle. Il faut, en effet, être capable de modéliser les impacts financiers des décisions ou scenarii. Cette approche ne doit pas se limiter à maîtriser des budgets informatiques, mais doit aller jusqu’à mesurer l’impact des décisions sur la rentabilité de l’entreprise ou de certaines activités et ceci sur plusieurs années.

« Mener une réflexion stratégique sur les opportunités de croissance associées à la digitalisation est une démarche qui dépasse largement le stade du pilotage de projet informatique. C’est une approche que beaucoup de comités de direction de PME ont des difficultés à mettre en œuvre », complète Marie-Cathy.

Ce professionnel aura souvent une double expérience, acquise chez un client et en SSII, avec de nombreux projets à son actif. C’est ce qui lui permettra la prise de recul tout en restant très opérationnel. De fortes capacités de communication sont également indispensables pour pouvoir s’adresser aussi bien au CEO qu’aux différents collaborateurs ou managers en place et, bien souvent, adopter des postures qu’un dirigeant a du mal à prendre. Cela sera facilité par le fait qu’un CIO as a Service n’a pas « d’agenda politique » dans l’entreprise.

 

Un rôle et des responsabilités « hybrides »

Il est évident qu’un CIO as a Service ne détient pas de super pouvoirs et ne peut maîtriser tous les sujets. En revanche, son expérience permettra de faire profiter l’entreprise de son écosystème d’experts ou prestataires dans des domaines aussi divers que le recrutement, la finance, les benchmarks technologiques ou métiers. Il devient également « les yeux et les oreilles » du comité de direction avec une capacité à identifier des solutions, et des innovations ou à alerter ses interlocuteurs sur des opportunités liées à la digitalisation.

 

Bien plus qu’un directeur de projet : un architecte d’entreprise

Les responsabilités du CIO as a Service dépassent largement la gestion de projet. Sa vision globale doit permettre d’aider le comité de direction à prendre de bonnes décisions pour aller chercher de la croissance, de la rentabilité ou améliorer l’expérience client à des fins de fidélisation.

Dans ce contexte il doit se comporter comme un véritable architecte d’entreprise apportant une vision et de l’agilité.

« Lorsque l’on souhaite mettre en œuvre une transformation digitale globale, le rapport au temps est essentiel », explique Marc. Il faut être très agile dans l’application des décisions dépassant le strict cadre de l’informatique d’entreprise, faire des itérations rapides, tester et apprendre en permanence pour être dans une démarche d’amélioration continue et ne jamais décrocher technologiquement. Une équation bien difficile à résoudre. »

Le sujet de la cybersécurité est actuellement un déclencheur qui incite les entreprises à recourir à ce type d’accompagnement. Dans ce domaine, il ne suffit plus aujourd’hui de trouver les bonnes solutions technologiques. Des réflexions en matière d’organisation sont nécessaires et, des décisions touchant à la répartition des responsabilités ou à la gouvernance s’imposent. Dans ce contexte, une prise de hauteur est indispensable et peut nécessiter la création d’un poste de CISO (Chief Information Security Officer) as a Service.

Vous souhaitez aller plus loin ?

Bénéficiez de notre expertise pour auditer, challenger vos choix et solutions technologiques.

Autres articles

Service managés : le modèle Okam

Service managés : le modèle Okam

Guillaume Bottollier nous explique dans cette vidéo comment sont abordées les mandats de services managés chez Okam. Découvrez son interview. ...